samedi 31 janvier 2009

94.

Dans le désordre de la nuit de jeudi, j'ai pu retrouver mon souffle et poser mes pieds au sol. Il a bien fallu te pousser, te crier après, t'insulter. Comme j'étais épuisée après cette bataille. Si tu avais avoué, par contre, tout aurait été différent. Et tu ne serais pas en train de traquer, parmi tes amis, ceux qui t'ont supposément trahi, comme je te l'ai fait croire.

Mais je dois te dire, que ce tour de force de manipulation me blesse. J'ai transformé à tes yeux les amis avec qui tu avais tant de plaisir, avec qui tu partageais tout. Et te dire: "Je suis désolée, je t'ai fait du mal volontairement." reviendrait à te remettre sur la ligne droite et à m'exposer une fois de plus au danger.

Mais je tenais quand même à te dire que je suis désolée de t'être placer dans une situation où tes mains sont limitées d'action et où ta bouche semble bâillonnée.

mercredi 28 janvier 2009

93.

Il a dit: "Tu ne peux pas avoir plus d'argent que ça. Le gouvernement ne te donnera pas de bourse, ton père et ta mère gagnent trop d'argent."

Et j'ai dit: "Mais mon père est décédé depuis mes 9 ans."

Et alors, il a regardé de nouveau mon dossier, c'est tourné vers moi et il m'a dit, sur un ton de plaisanterie: "Alors là, ta mère, elle fait vraiment un bon salaire! Ma femme et moi ne gagnons même pas ça à deux!"

Et soudain, je revois les traits de ma mère, qui me demande de l'argent pour payer les avocats. 1145$ qu'elle ne peut payer.

1145$ c'est plus que ce que je fais en un mois. Un mois d'alternance travail-étude, où je dois diminuer mes heures de sommeil, manger à la course, négliger le nécessaire: lavage, ménage, épicerie... c'est un mois de travail à faire les beaux yeux aux clients, comme une pute offre son cul à des hommes de passage.

Maman. Tu me demandes un mois de salaire alors que tu fais mon salaire en... une ou deux semaines? Maman, qu'est-ce que tu fais? Qu'est-ce que tu fais à me demander de l'argent? À venir piger dans mon porte-feuille alors que la décision qu'on a pris de prendre des avocats revenaient à toi? Maman, pourquoi ça? Maman, es-tu consciente? Putain, t'es tu consciente?!!!

92.

On se réveille un jour, avec le viseur d'un canon au beau milieu du front. Et la seule chose qu'on souhaite, ce n'est pas de ne pas mourir maintenant, mais de blesser la conscience de celui qui tient l'arme. Le blesser de telle façon qu'à tous les jours où il ouvrira les yeux, il y ait, s'il y a vraiment lieu de se repentir, un peu plus de sang qui s'écoule de la cicatrice, jusqu'à l'épuiser, le vider de toutes forces, pour que lui-même souhaite ne plus jamais ouvrir les yeux sur sa vie.

Un jour, je ferai mal à tous ces gens qui m'ont mis un viseur entre les yeux et je sourirai devant leur souffrance.

Maman. Papa. Lui. Il. Elle. Vous... Comme la liste est longue, mais le travail si petit... je ne m'épuiserai pas à tous vous saigner.

lundi 26 janvier 2009

91.

Son vocabulaire d'amour dans mon dos:
Kowdi. Ma3nadalich bik. Tetnak.

En allemand, on dit: Fick dich arschloch
En espagnol, je peux te dire aussi: Pendejo
En anglais, c'est plutôt: Asshole

Mais en français, en face de toi, ce sera plutôt un gros cracha qui devrait atterrir dans ton visage, mais qui sera pourtant ravaler contre un silence dur à casser. Et le baiser qui en suivra aura le goût amer d'une terre brûlée et consommée, tâchée par le sang des perdants.

Mais je te le jure, qu'un jour, je serai en face de toi, et que devant ta souffrance, je me tiendrai la tête haute, souriante.

90.

Il est d'une douceur telle devant ma cruauté que j'ai l'impression que ma culpabilité devrait être assez forte pour me tuer.

samedi 24 janvier 2009

89.

Deutsch nur, weil ich wirklich Sie nicht will, verstehen, was ich sagen will. Und auf jeden Fall, bin ich sicher Sie sind nicht bedenkt, kummern sich nicht um, was ich denke, was ich mache. Genau wie ihr.

Gestern Nacht war eine fremde Nacht. Als er hat gefragt mich wie unser Verhältnis ist, habe ich erkannt, dass es nicht völlig ein Spiel war, und ich könnte nicht handeln jedoch ich fühle zu ihr. Und ich habe Gefühl angefangen, das von der Lage genommen gefangen worden ist; kein Atmen, keine wirkliche freie Freiheit.

Kein wirkliches Recht zu weinen auch.
Aber mein Körper ist noch voller schlechten Geschlechts Riechen, und ich sollte hatte Schuld dafür fühlen.

jeudi 22 janvier 2009

88.

L'appeler à revenir, à l'asseoir sur la scène du crime, à le regarder dans les yeux et à l'accuser.

- Tu lui as dit quoi? Dis-moi ce que tu lui as dit. Je sais que tu lui as parlé. Dis-le-moi.

Et il dément. Trouve une excuse qui paraît valable que parce que le temps à la réflexion n'est pas présent.

Moment d'accalmie. Changement de sujet. Puis le retour.

- Tu lui as parlé. Ça ne se peut pas d'avoir des doutes juste à cause de ça.
- Tu veux savoir? Oui je lui ai parlé. J'ai même une conversation MSN si tu veux savoir. Bon, ce n'est qu'un retour mais tu pourras voir qu'il y a eu une discussion auparavant.
- Tu lui as dit quoi?

Et il radote ce que je lui avais demandé de faire il y a si longtemps: "Demandes-lui ce qu'il fait avec moi, rends-le conscient que je l'aime et que s'il joue avec moi, qu'il doit cesser, que ce n'est pas correct. Demandes-lui s'il m'aime vraiment."

- Et il a répondu quoi? Qu'est-ce qu'il a dit? Allez! Dis-le-moi! Je veux savoir!
- Il a dit qu'il s'en foutait de toi.

Silence, comme au théâtre, que pour mieux faire percer le cri à travers l'air.

- Je n'te crois pas.

Et c'est vrai, qu'il m'a dit, qu'il m'a interrompu, presque une main sur la bouche par la force de ses yeux.

- Je ne te crois pas! Si tu dis ça... et que ce n'est pas vrai.. si tu dis ça... tu verras! Ce n'est pas vrai! Si --- tu dis ça dans un but personnel...
- Quoi?

Et quelque chose dans ses yeux s'illuminent.

- Si tu fais ça, dans le seul but de détruire... Oh! Je ne te dis pas...

Mais il a déjà détruit. Et la réflexion continue, dans ce climat de paranoïa incompréhensible.

- Gossip girls. Voilà. J'ai l'impression d'être dans un Gossip girls.

Il rit, s'amuse de ce jeu. "Mais il n'y a que deux gars." Oh non! mais si tu savais le nombre de gars qui croisent ma route... Oh! si tu savais qu'un peu! Bien que ce ne soit que du tennis -pour être vulgaire- que d'un revers de main, je renvoies la balle au camps averse avant de m'enfuir, c'est toujours une fuite, car elle revient toujours cette balle, parfois d'une partie adverse différente, parfois par la même, avec plus d'acharnement...

Regardes avec quel acharnement --- a cherché à me contacter, le soir dernier, en appelant, à Sherbrooke, mon copain, comment il t'a énervé, pour avoir mon numéro, comment il a fouillé parmi les gens que je connaissais pour espérer pouvoir me parler, me rejoindre, ce soir-là.

- Tu n'es pas réellement amoureuse de lui.
- Alors qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas de l'amour?
- De l'attachement, un brin plus élevé que les attachements normaux.

Oui et alors? Alors? Il est un brin plus élevé et ça suffit.

Et peut-être que non, ça ne suffit pas. Si j'ai passé le cours à penser à lui, à essayer de comprendre ce qui n'allait pas, c'est que ce brin n'est pas suffisant pour me permettre de m'oublier.

Cette main sur mon ventre, je l'ai aimé parce qu'elle trahissait cette fausse envie de stabilité que je me suis créée. Oui c'est ça... Lui, toi ou un autre, ça ne change rien; l'impression de cette emprisonnement, de ce désordre arrivée par la constance restera toujours présente.

Alors, dis-moi ---, garder le secret, ne rien dire sur tout ceci, garder l'interdit, ça te dit, ça te tentes, ça t'intéresses?

87.

Hier, ça faisait 11 ans que tu es mort Papa.
Je souhaite encore croire pouvoir un jour te rencontrer sur la rue et garder le secret de ton existence dans mon cœur, pour moi toute seule.

mercredi 21 janvier 2009

86.

Il m'aime.
L'autre aussi.
Et moi, je suis prise entre les deux. Entre l'amour véritable et la sympathie d'une réciprocité qui n'existe pas. Et l'autre, le second, jongle entre l'amitié d'un ami cher et l'amour d'une fille avec qui il apprécie beaucoup passé du temps. Et le premier se doute de l'amour de son ami pour celle qui l'aime et se questionne sur la réaction de la concerner face à celui-ci.

Et la fille, elle, sent l'étau se refermer autour d'elle de plus en plus.

lundi 19 janvier 2009

85.

Il me l'a avouer, son amour, avec des yeux remplis de douleurs et des mains dédaigneuses de mon corps tant il était répugné de cette non-réciprocité. Mais c'était d'un respect spectaculaire alors qu'il aurait pu simplement me cracher au visage et partir dégoûté de mon amour pour son ami.

dimanche 18 janvier 2009

84.

Dostoïevski dans Le Rêve d'un homme ridicule parlait d'animaux vaincus par l'amour des hommes qui les empêchaient de manger ces derniers.

Je suis restée accrochée à cette phrase: "Vaincus par l'amour."

En pensant à mon histoire avec lui, j'ai compris la fatalité de l'amour véritable; celle qui change la nature profonde d'un être, jusqu'à lui faire oublier ses instincts primaires. Qui change la morphologie, le rythme cardiaque, la pensée. Qui se répand dans le corps, tel un virus, et dicte une façon nouvelle d'agir.

J'ai été surprise de me voir vaincue à ce point par l'amour.
Je ne l'ai pas invité chez moi.
Je n'ai même rien fait en ce sens.
Et sa présence m'aurait irritée, fait mal, peinée.

Cet homme m'a emprisonné et je reste docile à ma capture.

vendredi 16 janvier 2009

83.

Trois heures au téléphone à se parler.
Clore l'entretien téléphonique par SMS:

"Tu sais quoi? Tu es le seul avec qui je peux discuter autant au téléphone sans m'ennuyer. Et même que j'aime ça."

Et lui:
"Tu sais quoi? Tu es la seule avec qui j'ai pu autant me rapprocher. Moi aussi j'aime ça te parler."

Et il reçoit, en guise de réponse:
"J'aurais bien le corps tout scrapé s'il fallait véritablement tombé quand on est amoureuse."

Le doute et la distance, ça a ça de bien: pouvoir tomber indéfiniment amoureuse de celui qu'on aime, comme au premier jour.

82.

Comme j'ai besoin de me sentir aimer ces temps-ci...

Si tu ne viens pas en fin de semaine, je l'invite.
Je l'invite chez moi.
Et après, on verra.
Ça dépendra de lui.

Mais j't'aime quand même.

81.

Égalité sur la table. Nous nous battons pour la noire qui s'efforce à ne jamais rentrer. Je me concentre sur la balle, un peu énervée de cette longévité. Derrière moi, trois gars.

- Tu trouves pas que c'est sexy une femme qui sait jouer au billard?

Concentration...

mercredi 14 janvier 2009

80.

Tu devrais savoir, puisque tu étudies en science, que toute force qui se heurte à une force plus grande est renvoyée décuplée à son origine. C'est pour ça que j'aurais besoin de toi à mes côtés. Parce que c'est dur d'être en amour seule. Et aussi parce que l'amour des autres, qui ne m'intéresse pas, me touche quand même par son charme. Et je me sens faible devant leurs yeux choqués, leurs mains ligotés, leur bouche bâillonnée. Parce que je connais leur souffrance et suis faible devant l'amour des autres pour moi.

Je serai forte, ne t'inquiètes pas. J'essaierai, parce que ce n'est pas une excuse à tes yeux. Moi je t'aime, et je ne veux pas te décevoir. Alors je serai forte, le plus que je peux. Mais j'aurais tellement besoin de toi, à mes côtés, pour m'aider à ne pas vaciller.

Mais j'essaierai, comme je t'ai dit. Souhaites-moi juste bonne chance.

79.

Je veux t'appartenir.

mardi 13 janvier 2009

78.

Étudier en littérature, mais faire des mathématiques.
Vitesse moyenne de lecture: 130 à 170 mots minutes.
Nombre de mots dans une page: 350 à 550.
Moyenne du nombre de livre à lire par semaine: 7.

1200 pages à lire, minimum, par semaine.
C'est donc minimum 20 heures de lecture par semaine.
Plus les travaux, analyses, devoirs, notes, révision, etc.

Avec le travail, les sortis, le gym, le tournage du film, la danse, le tae know do et le magazine, j'y arriverais pas.

Impasse.

1.
Le problème, c'est peut-être le rêve.
Le rêve d'avoir une vie remplie d'exaltations, d'admirateurs, de projets ambitieux et réalisés, comme une vedette qui a la Terre entière dans sa main plutôt que d'avoir la vie d'une étudiante à Montréal, qui rêve d'alcool sans s'endetter.

77.

Un mensonge au travail.
105$ d'épicerie.
1h30 de transport en commun avec deux sacs d'épicerie lourds.
Deux heures à cuisiner.
Et un coup de téléphone pour dire que l'avion a un retard de trois heures.
La famille... ça n'a pas de prix, mais tout de même...

76.

Il rappelle enfin, après cette soirée affreuse où l'alcool a soulé plus que son corps. Mais mon cellulaire était mort.

lundi 12 janvier 2009

75.

Se réveiller tôt le matin pour aller travailler et sentir que son corps se rappelle encore des trois verres de vin bu au souper, des deux pichets de bière et des quelques autres verres pris ici et là, du Baileys on the rock, des shoots de Goldschläger, de Jägermeister, de vodka, de tequila, de gin...

Et ne pas arriver à croire qu'on se retrouve quand même, le soir, dans un bar, de nouveau.

dimanche 11 janvier 2009

74.

No sabía que el amor fue también dolor.

73.

Quelque chose cloche. Tes mains sont encore gelés et tu m'embrasses comme un fou au milieu de l'appartement. Voilà une semaine que je ne t'ai pas vu. J'ai envie de te parler. De blablater, tu sais. Mais je suis d'accord avec toi, on est plus confortable couchés sur le lit.

Mais quelque chose cloche. Tu m'embrasses pour me taire. Tu ne m'as pas touché depuis une semaine, tes mains sont amnésiques et sont excités de se rappeler.

Moi aussi je suis excitée. Mais pas comme ça. J'ai besoin de plus qu'un "Je t'aime, tu m'as manqué." C'est facile pour toi de le dire, je le sais. Mais dans l'empressement, ces mots deviennent des formalités agaçantes à mon oreille. On ne dit pas cela comme ça...
Je ne t'ai pas trouvé charmant, cette soirée-là.
Non...
Loin de là.

samedi 10 janvier 2009

72.

Par SMS à mon amie C.
"Y'a une fille dans le bus, avec un manteau beige magnifique qui lui fait vraiment une jolie taille. Elle a un sac beige et brun, un béret charmant brun et des bottes hautes et brunes. Elle est vraiment belle...
J'ai envie de la pousser dans la sluch."

71.

Sur MSN:
"Bonjour, tu te rappelles de moi? La Canadienne que t'as rencontré en Corse qui vivait en Allemagne mais qui passait ses vacances en Italie?"

70.

Finalement, les tests, rien. Qu'une seringue en vain dans le bras et une mention de repos à considérer quelques semaines après.

vendredi 9 janvier 2009

69.

Il a dit: "J'ai hâte de te serrer dans mes bras."
Et j'ai trouvé ça infiniment touchant.

mercredi 7 janvier 2009

68.

Le voir sur l'écran et l'entendre. Ses cheveux en bataille, son air désabusé, toujours, son visage, son regard... et ne pas pouvoir lui toucher, ne pas pouvoir l'embrasser, et se sentir loin de lui, se sentir prise, comme en prison et savoir ne rien pouvoir faire avant cette fin de semaine, qui est pourtant, si loin, occupée et incertaine.

lundi 5 janvier 2009

67.

- Que fais-tu à ta fête?
- J'essaie de survivre à mes lendemains de veille.

dimanche 4 janvier 2009

66.

Un bouquet de fleur m'était destiné ce matin. Un gros, il paraît. Pour ma fête.
Mais il s'est trompé d'adresse et c'est sa soeur qui l'a reçu.
C'est mignon. Ça m'a fait rire et sourire.

65.

La rate qui fait mal...
Ou alors c'est mon coeur...
Dans les deux cas, les organes sont dans le même coin et sont fragiles.
Dans les deux cas, c'est des cas graves.

samedi 3 janvier 2009

64.

Apprendre une nouvelle langue, comme conquérir un monde.
Parler arabe, juste pour pouvoir te dire: "Je t'aime" et me sentir plus près de toi.
Nhabak. Nhabak. Nhabak.
Mais toujours, ça ne suffit pas assez.

Voilà pourquoi je ne te le dis jamais.
Je t'aime. I love you. Te quiero. Ich liebe dich. Nhabak...
Ce n'est toujours pas assez. Ce n'est toujours pas cela.
Ce n'est jamais assez.

63.

Ne pas vouloir le voir seul, car l'envie de pleurer serait plus forte que n'importe quoi d'autre. Sentir que sa présence agressera, espérer que finalement, il ne vienne pas...

Mais il est venu. Et les moments passés ont été bien, merveilleux. Qu'à chaque fois que je sentais un vide, un baiser, un regard ou une parole m'était destiné pour chasser l'ennuie que son départ me cause.

"Je reviendrais à Montréal que pour te voir; je ne dirais même pas à mes parents que j'suis là, et on passera tout le week-end ensemble."

"Tu seras le bienvenue tout le temps chez moi. Pas la peine d'appeler pour me demander si c'est bon ou non. Appelles et dis: "J'arrive", c'est tout. Chez moi, c'est chez toi aussi."

"Tu viendras chez moi?"

"Je t'aime. Nhabak 3omri."

vendredi 2 janvier 2009

62.

Lui crier des fuck you, over and ever sur la tête. L'envoyer chier, en arabe, en allemand, en anglais, en français, en espagnol. Lui faire comprendre à quel point je le sens injuste, lui ou l'amour en général, mais à quel point son départ me déchire, entre la solitude et l'espoir, à quel point il me place dans une situation précaire, indécise.

Vouloir le battre de partir sans une larme, de n'avoir que des paroles de réconfort que je ne crois pas. "Je reviendrais tous les week-ends." Mais ce n'est pas vrai. Moi je le sais que ce ne sera pas vrai. Que d'une semaine à l'autre, l'habitude de ne pas se voir se présentera et qu'un jour, on s'oubliera.

Et je n'ai pas envie de ça. Parce que ça voudra dire ensuite devoir faire de la place pour un autre homme. Recevoir les mains d'un autre encore sur mon corps, et avoir dans la tête des archives de plus de souvenirs brouillés d'hommes, d'amants, de personnes de passage qui ne sont pas restés, que je n'ai pas su retenir auprès de moi.

61.

Vouloir lui faire comprendre que son départ imminent me fait mal, que je le sens comme une trahison. Vouloir y dire: "C'est toi, que toi, que je veux. Les autres hommes m'agressent. Je ne veux que toi et auprès de moi."
Mais ne pas y arriver.
Et se sentir blesser dans cet amour.

Se rappeler le SMS, la phrase qui amène ce qu'on sait et veut oublié à la réalité brute et dure: "Je pars samedi."

Tu pars samedi, oui. D'accord.
Puis après, vouloir reprendre le droit qu'il m'a donné, que je ne mettais jamais permise d'avoir sur lui; celui d'avoir des attentes, et avoir l'attente qu'il reste, finalement, envers et contre tout.

60.

Il a dit, soudain, d'une voix terrible, d'une voix jalouse que je ne lui connaissais pas, d'une voix qui m'a transpercée de l'intérieur et faite peur, il m'a dit de cette voix forte et masculine: "Je ne veux pas qu'aucun autre homme que moi te touches. Pas même la main, pas même les cheveux, pas même rien. Tu as compris? Je ne veux pas qu'aucun homme ne pose la main sur toi."

Mais tout en ayant peur, sentir quel amour lui dictait ses paroles...

59.

L'autre fois, une journée complète au lit.
L'autre fois, une journée complète à faire l'amour sous les couvertures, à regarder les ombres du jour courir sur le visage de l'autre, à se toucher, à s'aimer, à parler de choses et d'autre. L'autre fois, une journée complète à faire l'amour au lit, comme deux enfants qui s'aiment tendrement.