lundi 28 février 2011

122.

C'est vrai que Montréal, l'hiver, c'est plus difficile à aimer. Les gens sont pressés de s'enfuir du froid. Leur regard est fixé sur l'objectif de leur pas, leurs yeux sont impossible à détourner de la cible et les myopes se perdent dans le brouillard de leur lunette à chaque fois qu'ils entrent quelque part.

Montréal est belle l'hiver, mais le froid est si agressant dans ses longues avenues que sa beauté est aussi hostile que le chant d'une sirène au milieu de l'océan. Pourtant, c'est bien grâce à cette hostilité que l'été, Montréal devient si vibrante. À chaque redoux de l'hiver, l'odeur de la terre mouillée qui chatouille les narines nous rappelle combien la ville est vivante et chaleureuse, combien il fait bon vivre dans le chaud de l'été.

On hiberne l'hiver pour exploser l'été...

J'ai une de ses envies de sentir mes robes colorées sur ma peau...

dimanche 27 février 2011

121.

Parfois, on ne réalise pas bien certaines choses, jusqu'au moment où la réalité s'impose d'elle-même. Un job -oui, un, parce qu'en France, c'est masculin- pour un frère. Un départ précipité pour débuter une nouvelle vie en quatre jours. Moi, je m'en fous un peu, c'est vrai. Mais c'est ce côté "fou" de l'histoire qui m'intrigue.

Comment peut-on être envoyé si loin sur la planète, pour si longtemps, si rapidement?

jeudi 24 février 2011

120.

Hier, la journée la plus parfaite.
Lui, qui se réveille "tôt": il a peut-être dénichée une occasion en or. On se rencontre, midi et demi, une heure moins le quart, dans un café ensoleillé. Il me parle de ce local, les yeux scintillants. On discute finance, je vois bien toute sa confiance. "Et dans deux ans quand on déménagera pour ma maîtrise, tu ouvriras un autre magasin! Tu seras big!"

J'étudie, toute la journée, les gens s'installent puis partent au bout de quelques heures. Je reste. Concepts après théories, fondements après idées, des façons de faire, de voir, d'apprendre, de percevoir... des mots dans la tête toute la journée. La musique en fond est bonne, les gens sont chill, relaxes; il fait beau et chaud dehors et ça sent bon. Mon étude a beaucoup avancé. Le soleil est tombé, le printemps s'est relâché, mais l'odeur du beau temps se fait encore sentir.

Cette frénésie m'attire à l'inviter dans mon lit. J'entre dans l'appart, il fait froid, mais ça sent bon! J'ai laissé la fenêtre ouverte pour aérer! On s'est blottis dans les couvertures, en quête de chaleur et on a trouvé l'extase. Pour se relaxer après, on a écouté Ice Age et on a rit comme des damnés. Lui, il avait faim, alors je lui ai donné des pâtes que j'avais fait la veille et entre chaque bouchée, il répétait "C'est trop bon!" mais il avait encore faim après, alors je lui ai préparé un sandwich, comme il les aime tant, et encore une fois, entre chaque bouché, il lançait: "C'est trop bon!"

Blottie contre lui, je lui ai dit: "Tu imagines, si on vivait ensemble? Tu te réveillerai le matin et avant de partir au travail, tu amènerai un lunch que je t'aurai préparé la veille. Tu reviendrai le soir, le souper serai prêt pour toi, on mangerait et après, on ferait l'amour. Tu sortirai voir tes amis, je ferai mes p'tits trucs, et tu reviendrai le soir, sans doute vers l'heure où je suis en train de dormir. Tu viendrais te coller à moi pendant que je dors et tu me donnerai plein de bisous, et on s'endormirait comme ça, jusqu'au lendemain."

Il a répété: "C'est trop bon!" et comme c'était entre deux bouchées, j'étais pas sûre si c'était du sandwich qu'il parlait ou de notre futur, alors j'ai demandé, et il a dit: "Ce que tu dis, c'est trop bon! C'est trop bien!"

Il a fini de manger, il m'a embrassé partout, on a repris le film et une vingtaine de minutes, entre la fin du film et l'arrivée de son ami, on a encore ris, je sais pas de quoi, par exemple, mais on a ris intensément, sur des niaiseries, et moi, comme d'habitude, j'en avais les larmes aux yeux. Après, il est parti.

On s'était vu pour une ou deux heures max, à 19:30. Il est reparti à 23:00 et je me suis remise à étudier avant d'aller dormir.

mercredi 23 février 2011

119.

Je le vois construire son avenir, sans égard pour le mien. Je sens l'âpreté de la peur me remonter dans la gorge et envahir ma bouche. Ne m'en veux pas si mes baisers sont moins doux, c'est en partie de ta faute.
À ta place, aussi, je ferais la même chose que toi.
Mais je regarde seule ce chemin qu'il faut prendre à deux.

mardi 22 février 2011

118.

C'est impossible de t'en vouloir longtemps, à toi.
C'est pour ça que je crois que l'amour, notre amour, a quelque chose de magique.

117.

Le jour où j'en aurai marre...

lundi 21 février 2011

116.

S'apercevoir, en discutant avec une amie, que certaines vérités n'existent que dans la tête... et que d'autres doivent être prises, malheureusement, avec une patience qui avoisine des limites irritantes à repousser.

(Soupir) Encore des limites...

dimanche 20 février 2011

115.

Je ne sais pas pourquoi, tu es revenu changé. Comme si, à tes côtés, je te dérangeais. Comme si, t'étais obligé. Dans tes gestes, on dirait que tu soupires tout le temps. Je te parle et il me semble encore que tu soupires.

Je ne sais pas pourquoi, tu es revenu changé. J'ai peut-être une petite idée, j'essaie bien de la repousser, mais elle grandit quand même en moi... et c'est pour ça, et pas parce que j'étais occupée, que ce matin, au travail, je ne t'ai pas écrit mes SMS habituels.

samedi 19 février 2011

114.

Le sang.

Qui dégouline.

Qui s'étend.

Qui tâche.

Le sang qui fait paniquer.

Le petit garçon qui a peur, qui pleure.

Une voix rassurante, un joli sourire. Des mains rapides.

Les pleurs qui s'atténuent, les cœurs qui palpitent moins. Le sang se calme et la plaie apparaît, grande et profonde. Le garçon ne pleure plus. Malgré ses cinq ans, c'est vraiment un grand.

Les gants chirurgicaux sont pleins de sang, la poubelle est remplie de gazes rouges. Un dernier sur le "bobo".

Il n'y a plus de sang, plus de pleurs, plus d'inquiétude. Mais les mains tremblent encore.

jeudi 17 février 2011

113.

Se revoir, après une infinité de temps. S'embrasser, prendre à peine le temps de se regarder. Chercher dans nos têtes de courtes conversations, pour aller au lit plus rapidement, mais ne rien trouver, puisqu'il y a tant à dire avec cette personne aimée. Ça donne lieu à quelques maladresses et on comprend alors qu'il faut se taire et se soumettre à nos corps sevrés, qui retrouvent enfin la dépendance si convoitée.

Faire l'amour, trois fois plutôt qu'une, comme dans les films.

mardi 15 février 2011

112.

Un ange qui se lamente de douleur physique, ça brise le cœur. Ne rien pouvoir faire d'autre que caresser ses cheveux blancs et lui murmurer, la voix cassée: "Je suis là, Grand-Maman, je suis là."

lundi 14 février 2011

111.

Des espoirs de perspectives d'avenir abolis par l'induction de la peur que suscite des chiffres.

Et si je n'étais pas assez intelligente? Et si j'échouais???

Un cerveau jonché sur des talons-hauts... ça se peut vraiment?

dimanche 13 février 2011

110.

Finalement, ne plus être très sûre de ce jeu.

Fermer les yeux et avancer.

samedi 12 février 2011

109.

Il ne comprend pas qu'il y a des limites qui s'arrêtent plus tôt chez certaines personnes. Et qu'au-delà de ces limites, la terre se dérobe et la personne tombe dans le vide.
Il ne comprend pas que pour repousser les limites, il faut trouver une façon de se protéger de l'inévitable chute et que cela peut prendre du temps. Certains n'y arrivent même jamais.
Il n'a pas compris non plus, que ma réponse de maintenant: "Oui, on va le faire" est différente de celle d'il y a un an: "Oui, on va le faire". Même si je lui ai expliqué la différence, il n'a pas semblé avoir compris.
Ce n'est pas grave, parce que "oui, on va le faire" quand même. Mon bouclier, mon armure, mes protections, sont installés. Je suis prête à traverser le vide et à dégringoler. Mais c'est parce que lui aussi aura à repousser ses limites et c'est là que j'aurai la satisfaction d'avoir le contrôle sur la situation.

108.

Le réveil sonne et le corps entre dans un combat vain. Il n'y a rien qu'il puisse faire, le bruit du cadran est plus fort, alors il faut s'extirper du lit, incapable de résister, soumis et reconnaître sa faiblesse... Petit combat de tous les jours, huit heures trente du matin.

En même temps, six heures plus loin, un autre combat. Impossible de savoir s'il est vain ou non, s'il se perdurera dans le temps. Impossible de dire qui est le plus fort et qui est l'inconscient. La guerre vient tout juste de sortir son grand nez dans la rue et son odeur n'est pas encore répandue dans tous les quartiers. Le bruit du cadran est déjà très loin pour tous ces manifestants. Il a été remplacé par celui des coups de matraques et aussi, peut-être celui des bombes lacrymogènes.

La Tunisie, l'Égypte et maintenant l'Algérie. Où tu es...

vendredi 11 février 2011

107.

Se sentir dévastée parce qu'il est à plus de 6000 km et y voir comme un signe du destin...

106. Revenir

Revenir après tant de temps...
Revenir transformée, changée, si perturbée...
C'est vrai, bien de l'eau a coulée sous les ponts depuis la dernière fois...