jeudi 22 janvier 2009

88.

L'appeler à revenir, à l'asseoir sur la scène du crime, à le regarder dans les yeux et à l'accuser.

- Tu lui as dit quoi? Dis-moi ce que tu lui as dit. Je sais que tu lui as parlé. Dis-le-moi.

Et il dément. Trouve une excuse qui paraît valable que parce que le temps à la réflexion n'est pas présent.

Moment d'accalmie. Changement de sujet. Puis le retour.

- Tu lui as parlé. Ça ne se peut pas d'avoir des doutes juste à cause de ça.
- Tu veux savoir? Oui je lui ai parlé. J'ai même une conversation MSN si tu veux savoir. Bon, ce n'est qu'un retour mais tu pourras voir qu'il y a eu une discussion auparavant.
- Tu lui as dit quoi?

Et il radote ce que je lui avais demandé de faire il y a si longtemps: "Demandes-lui ce qu'il fait avec moi, rends-le conscient que je l'aime et que s'il joue avec moi, qu'il doit cesser, que ce n'est pas correct. Demandes-lui s'il m'aime vraiment."

- Et il a répondu quoi? Qu'est-ce qu'il a dit? Allez! Dis-le-moi! Je veux savoir!
- Il a dit qu'il s'en foutait de toi.

Silence, comme au théâtre, que pour mieux faire percer le cri à travers l'air.

- Je n'te crois pas.

Et c'est vrai, qu'il m'a dit, qu'il m'a interrompu, presque une main sur la bouche par la force de ses yeux.

- Je ne te crois pas! Si tu dis ça... et que ce n'est pas vrai.. si tu dis ça... tu verras! Ce n'est pas vrai! Si --- tu dis ça dans un but personnel...
- Quoi?

Et quelque chose dans ses yeux s'illuminent.

- Si tu fais ça, dans le seul but de détruire... Oh! Je ne te dis pas...

Mais il a déjà détruit. Et la réflexion continue, dans ce climat de paranoïa incompréhensible.

- Gossip girls. Voilà. J'ai l'impression d'être dans un Gossip girls.

Il rit, s'amuse de ce jeu. "Mais il n'y a que deux gars." Oh non! mais si tu savais le nombre de gars qui croisent ma route... Oh! si tu savais qu'un peu! Bien que ce ne soit que du tennis -pour être vulgaire- que d'un revers de main, je renvoies la balle au camps averse avant de m'enfuir, c'est toujours une fuite, car elle revient toujours cette balle, parfois d'une partie adverse différente, parfois par la même, avec plus d'acharnement...

Regardes avec quel acharnement --- a cherché à me contacter, le soir dernier, en appelant, à Sherbrooke, mon copain, comment il t'a énervé, pour avoir mon numéro, comment il a fouillé parmi les gens que je connaissais pour espérer pouvoir me parler, me rejoindre, ce soir-là.

- Tu n'es pas réellement amoureuse de lui.
- Alors qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas de l'amour?
- De l'attachement, un brin plus élevé que les attachements normaux.

Oui et alors? Alors? Il est un brin plus élevé et ça suffit.

Et peut-être que non, ça ne suffit pas. Si j'ai passé le cours à penser à lui, à essayer de comprendre ce qui n'allait pas, c'est que ce brin n'est pas suffisant pour me permettre de m'oublier.

Cette main sur mon ventre, je l'ai aimé parce qu'elle trahissait cette fausse envie de stabilité que je me suis créée. Oui c'est ça... Lui, toi ou un autre, ça ne change rien; l'impression de cette emprisonnement, de ce désordre arrivée par la constance restera toujours présente.

Alors, dis-moi ---, garder le secret, ne rien dire sur tout ceci, garder l'interdit, ça te dit, ça te tentes, ça t'intéresses?

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