jeudi 14 avril 2011

125.

C'est qu'après tout ce temps, on remet comme notre destin entre les pages d'un livre. Pour une fille qui a étudié en littérature, c'est quand même un peu ironique.

mardi 22 mars 2011

124.

Quelques dires d'enfants:
"Je me sens chanceux, parce que moi, j'ai toujours des bonnes notes et je sais plus de choses que les autres et mes amis viennent me voir quand ils ne comprennent pas. En plus, je suis le seul qui peut jouer en finissant ses devoirs!"

"J'ai fini le livre que tu m'as donné! Tu peux m'en acheter un autre?!"

"Quand est-ce que tu vas revenir?"

"Attends!" Et il court vers moi pour me donner un câlin.

"As-tu eu des examens cette semaine?" et le petit garçon fait oui frénétiquement de la tête, le sourire immensément grand, les yeux remplis d'étoiles. Il accoure vers son sac d'école, me sort un cahier et me pointe un 10 sur 10, la fierté radiant de son corps.
Son père, content des résultats, me lâche un phrase un peu maladroite devant son fils: "Je sais pas ce qui s'est passé, mais on dirait que y'a un cerveau qui vient de lui pousser!"

C'est cent millions de trésors qu'ils me donnent tous, à chaque jour.

Et maintenant, cette dame, qui m'appelle. Son fils de 7 ans a un TED, un trouble envahissant du développement. Un autre défi. Quel trésor me sortira-t-il?!

vendredi 11 mars 2011

123.

Pendant un moment, j'ai cru que j'avais attrapé une maladie mentale qui me rendait antisociale et incapable de me faire des nouveaux amis. En fait, la maladie, elle s'appelait UQÀM. Mon remède s'appelle UdeM.

lundi 28 février 2011

122.

C'est vrai que Montréal, l'hiver, c'est plus difficile à aimer. Les gens sont pressés de s'enfuir du froid. Leur regard est fixé sur l'objectif de leur pas, leurs yeux sont impossible à détourner de la cible et les myopes se perdent dans le brouillard de leur lunette à chaque fois qu'ils entrent quelque part.

Montréal est belle l'hiver, mais le froid est si agressant dans ses longues avenues que sa beauté est aussi hostile que le chant d'une sirène au milieu de l'océan. Pourtant, c'est bien grâce à cette hostilité que l'été, Montréal devient si vibrante. À chaque redoux de l'hiver, l'odeur de la terre mouillée qui chatouille les narines nous rappelle combien la ville est vivante et chaleureuse, combien il fait bon vivre dans le chaud de l'été.

On hiberne l'hiver pour exploser l'été...

J'ai une de ses envies de sentir mes robes colorées sur ma peau...

dimanche 27 février 2011

121.

Parfois, on ne réalise pas bien certaines choses, jusqu'au moment où la réalité s'impose d'elle-même. Un job -oui, un, parce qu'en France, c'est masculin- pour un frère. Un départ précipité pour débuter une nouvelle vie en quatre jours. Moi, je m'en fous un peu, c'est vrai. Mais c'est ce côté "fou" de l'histoire qui m'intrigue.

Comment peut-on être envoyé si loin sur la planète, pour si longtemps, si rapidement?

jeudi 24 février 2011

120.

Hier, la journée la plus parfaite.
Lui, qui se réveille "tôt": il a peut-être dénichée une occasion en or. On se rencontre, midi et demi, une heure moins le quart, dans un café ensoleillé. Il me parle de ce local, les yeux scintillants. On discute finance, je vois bien toute sa confiance. "Et dans deux ans quand on déménagera pour ma maîtrise, tu ouvriras un autre magasin! Tu seras big!"

J'étudie, toute la journée, les gens s'installent puis partent au bout de quelques heures. Je reste. Concepts après théories, fondements après idées, des façons de faire, de voir, d'apprendre, de percevoir... des mots dans la tête toute la journée. La musique en fond est bonne, les gens sont chill, relaxes; il fait beau et chaud dehors et ça sent bon. Mon étude a beaucoup avancé. Le soleil est tombé, le printemps s'est relâché, mais l'odeur du beau temps se fait encore sentir.

Cette frénésie m'attire à l'inviter dans mon lit. J'entre dans l'appart, il fait froid, mais ça sent bon! J'ai laissé la fenêtre ouverte pour aérer! On s'est blottis dans les couvertures, en quête de chaleur et on a trouvé l'extase. Pour se relaxer après, on a écouté Ice Age et on a rit comme des damnés. Lui, il avait faim, alors je lui ai donné des pâtes que j'avais fait la veille et entre chaque bouchée, il répétait "C'est trop bon!" mais il avait encore faim après, alors je lui ai préparé un sandwich, comme il les aime tant, et encore une fois, entre chaque bouché, il lançait: "C'est trop bon!"

Blottie contre lui, je lui ai dit: "Tu imagines, si on vivait ensemble? Tu te réveillerai le matin et avant de partir au travail, tu amènerai un lunch que je t'aurai préparé la veille. Tu reviendrai le soir, le souper serai prêt pour toi, on mangerait et après, on ferait l'amour. Tu sortirai voir tes amis, je ferai mes p'tits trucs, et tu reviendrai le soir, sans doute vers l'heure où je suis en train de dormir. Tu viendrais te coller à moi pendant que je dors et tu me donnerai plein de bisous, et on s'endormirait comme ça, jusqu'au lendemain."

Il a répété: "C'est trop bon!" et comme c'était entre deux bouchées, j'étais pas sûre si c'était du sandwich qu'il parlait ou de notre futur, alors j'ai demandé, et il a dit: "Ce que tu dis, c'est trop bon! C'est trop bien!"

Il a fini de manger, il m'a embrassé partout, on a repris le film et une vingtaine de minutes, entre la fin du film et l'arrivée de son ami, on a encore ris, je sais pas de quoi, par exemple, mais on a ris intensément, sur des niaiseries, et moi, comme d'habitude, j'en avais les larmes aux yeux. Après, il est parti.

On s'était vu pour une ou deux heures max, à 19:30. Il est reparti à 23:00 et je me suis remise à étudier avant d'aller dormir.

mercredi 23 février 2011

119.

Je le vois construire son avenir, sans égard pour le mien. Je sens l'âpreté de la peur me remonter dans la gorge et envahir ma bouche. Ne m'en veux pas si mes baisers sont moins doux, c'est en partie de ta faute.
À ta place, aussi, je ferais la même chose que toi.
Mais je regarde seule ce chemin qu'il faut prendre à deux.

mardi 22 février 2011

118.

C'est impossible de t'en vouloir longtemps, à toi.
C'est pour ça que je crois que l'amour, notre amour, a quelque chose de magique.

117.

Le jour où j'en aurai marre...

lundi 21 février 2011

116.

S'apercevoir, en discutant avec une amie, que certaines vérités n'existent que dans la tête... et que d'autres doivent être prises, malheureusement, avec une patience qui avoisine des limites irritantes à repousser.

(Soupir) Encore des limites...

dimanche 20 février 2011

115.

Je ne sais pas pourquoi, tu es revenu changé. Comme si, à tes côtés, je te dérangeais. Comme si, t'étais obligé. Dans tes gestes, on dirait que tu soupires tout le temps. Je te parle et il me semble encore que tu soupires.

Je ne sais pas pourquoi, tu es revenu changé. J'ai peut-être une petite idée, j'essaie bien de la repousser, mais elle grandit quand même en moi... et c'est pour ça, et pas parce que j'étais occupée, que ce matin, au travail, je ne t'ai pas écrit mes SMS habituels.

samedi 19 février 2011

114.

Le sang.

Qui dégouline.

Qui s'étend.

Qui tâche.

Le sang qui fait paniquer.

Le petit garçon qui a peur, qui pleure.

Une voix rassurante, un joli sourire. Des mains rapides.

Les pleurs qui s'atténuent, les cœurs qui palpitent moins. Le sang se calme et la plaie apparaît, grande et profonde. Le garçon ne pleure plus. Malgré ses cinq ans, c'est vraiment un grand.

Les gants chirurgicaux sont pleins de sang, la poubelle est remplie de gazes rouges. Un dernier sur le "bobo".

Il n'y a plus de sang, plus de pleurs, plus d'inquiétude. Mais les mains tremblent encore.

jeudi 17 février 2011

113.

Se revoir, après une infinité de temps. S'embrasser, prendre à peine le temps de se regarder. Chercher dans nos têtes de courtes conversations, pour aller au lit plus rapidement, mais ne rien trouver, puisqu'il y a tant à dire avec cette personne aimée. Ça donne lieu à quelques maladresses et on comprend alors qu'il faut se taire et se soumettre à nos corps sevrés, qui retrouvent enfin la dépendance si convoitée.

Faire l'amour, trois fois plutôt qu'une, comme dans les films.

mardi 15 février 2011

112.

Un ange qui se lamente de douleur physique, ça brise le cœur. Ne rien pouvoir faire d'autre que caresser ses cheveux blancs et lui murmurer, la voix cassée: "Je suis là, Grand-Maman, je suis là."

lundi 14 février 2011

111.

Des espoirs de perspectives d'avenir abolis par l'induction de la peur que suscite des chiffres.

Et si je n'étais pas assez intelligente? Et si j'échouais???

Un cerveau jonché sur des talons-hauts... ça se peut vraiment?

dimanche 13 février 2011

110.

Finalement, ne plus être très sûre de ce jeu.

Fermer les yeux et avancer.

samedi 12 février 2011

109.

Il ne comprend pas qu'il y a des limites qui s'arrêtent plus tôt chez certaines personnes. Et qu'au-delà de ces limites, la terre se dérobe et la personne tombe dans le vide.
Il ne comprend pas que pour repousser les limites, il faut trouver une façon de se protéger de l'inévitable chute et que cela peut prendre du temps. Certains n'y arrivent même jamais.
Il n'a pas compris non plus, que ma réponse de maintenant: "Oui, on va le faire" est différente de celle d'il y a un an: "Oui, on va le faire". Même si je lui ai expliqué la différence, il n'a pas semblé avoir compris.
Ce n'est pas grave, parce que "oui, on va le faire" quand même. Mon bouclier, mon armure, mes protections, sont installés. Je suis prête à traverser le vide et à dégringoler. Mais c'est parce que lui aussi aura à repousser ses limites et c'est là que j'aurai la satisfaction d'avoir le contrôle sur la situation.

108.

Le réveil sonne et le corps entre dans un combat vain. Il n'y a rien qu'il puisse faire, le bruit du cadran est plus fort, alors il faut s'extirper du lit, incapable de résister, soumis et reconnaître sa faiblesse... Petit combat de tous les jours, huit heures trente du matin.

En même temps, six heures plus loin, un autre combat. Impossible de savoir s'il est vain ou non, s'il se perdurera dans le temps. Impossible de dire qui est le plus fort et qui est l'inconscient. La guerre vient tout juste de sortir son grand nez dans la rue et son odeur n'est pas encore répandue dans tous les quartiers. Le bruit du cadran est déjà très loin pour tous ces manifestants. Il a été remplacé par celui des coups de matraques et aussi, peut-être celui des bombes lacrymogènes.

La Tunisie, l'Égypte et maintenant l'Algérie. Où tu es...

vendredi 11 février 2011

107.

Se sentir dévastée parce qu'il est à plus de 6000 km et y voir comme un signe du destin...

106. Revenir

Revenir après tant de temps...
Revenir transformée, changée, si perturbée...
C'est vrai, bien de l'eau a coulée sous les ponts depuis la dernière fois...

jeudi 26 février 2009

105.

Te réponds "Je t'aime, moi aussi" après me l'avoir dit, je trouve ça ridiculeusement cliché et j'ai bien de la misère à m'y soumettre, mais si t'y tiens...

samedi 21 février 2009

104.

Je connais vos regards, Monsieur, et apprécie vos paroles légères devant votre jeune fils. Vos subtiles tentatives d'approche et le malaise de la présence de votre femme dans les traits de votre enfant me font sourire. Vous vous dites professeur en histoire au Cégep et je sens-là tout le cliché et le fantasme d'une relation si stéréotypée.

Que puis-je vous dire, Monsieur, de vos approches malhabiles, si ce n'est que je suis ouverte à vous et ne vous repousserai pas. Si vous aimez laisser courir vos doigts sur l'éblouissement d'une peau devant la connaissance, j'aime, moi, sentir conquérir le savoir en vous chevauchant. Vil jeu de mots, et alors? Avez-vous vu Paris de Cédric Klapisch? N'est-ce pas joli? N'est-ce pas beau et empreint de poésie?

Je ne vous demande pas de Baudelaire ou de Nelligan -mon préféré- sur des SMS d'origines inconnues. J'ai l'habitude, Monsieur, d'hommes et toutes leurs méthodes de séduction se ressemblent, m'ennuient et même m'agacent. Monsieur, je connais un peu les hommes, puis-je dire, et je comprends vos peurs. Laissez-moi les taire d'un baiser sur vos lèvres et ajouter à votre vie une histoire qui ne se raconte pas...

103.

Quelle panoplie de mensonges, de vérités déformées, abstraites et laides!
Revenons à l'écriture et contentons-nous que de cela.

jeudi 19 février 2009

102.

J'irais un jour rejoindre l'ailleurs,
Une nuit où tu ne pourras te réveiller,
Suite des efforts fournis à me faire l'amour,
Ton corps encore trempé de sueur.
Tes rêves seront doux et dans mon ciel, l'aurore,
Guidera mes pas que tu as si bien su garder auprès de toi.
Mais les moments sont d'immuables objets éphémères,
Qui crèvent l'audace de partir sans prévenir,
Et triste d'avoir le courage de suivre,
J’irai de l’avant sans un regard sur l’ivresse d’hier.
Et devant tes paroles vaines qui me questionneront,
Je te répondrai que le droit de partir,
N’appartient qu’à ceux qui restent,
Et confronter à la froideur de ma réponse,
Tu devras te questionner pour comprendre,
Que depuis toujours, tu ne m’as jamais tenu,
Que par la force de ta sincérité que j’ai vue,
À travers tes yeux, et déjà, tu devrais savoir,
Que c’était un peu trop pour moi,
Et pourtant, j’ai résisté à l’envie de partir plus tôt,
Capturé par les élans de ton affection,
Prisonnière d’une raison qui m’est étrangère,
Fouettée par le vent qui se heurte à mon immobilité,
Lui-même habitué à ma flexibilité.
Comprends-tu qu’en restant à tes côtés,
C’est faire du vent, mon amant,
Et me faire souffrir d’infidélité,
À l’égard de ma nature forte et décidée.

Je veux partir...

lundi 16 février 2009

101.

Il m'a poussé.
Je suis tombée gracieusement.
On s'en sort quitte tous les deux.

samedi 14 février 2009

100.

Vas-tu le dire?
Je ne me jetterai pas à l'eau.

mercredi 11 février 2009

99.

Tes lèvres possèdent un poison que je tente vainement de ne point posséder. Lorsqu'elles tombent entre les commissures des miennes, mes défenses s'inclinent infailliblement devant l'attaque. Et l'offensive est si forte que les larmes du regret ne se font point voir aux abîmes de mes yeux. Et lorsque je t'accuse de rudesse, c'est ta douceur qui me percute une fois de plus et me projette au pied du mur. Et les tremblements de peur qui secouent mon corps en pensant à toi se taisent sous tes mains, comme si elles avaient le pouvoir d'aspirer mes craintes et mes doutes. Puis l'injustice de la méchanceté, que je ressens en voulant te repousser, m'assaille, me déchire, me tue, devant tes yeux attentifs qui tentent de capturer l'image de mon corps nu sous toi. Je me sens sorcière, laide, vilaine et l'envie de vomir me prend tant je me sens sauvage et captive de toi. Et c'est pire devant ton silence, devant la patience que tu fais preuve en m'apprivoisant. Je sais aussi que le moment d'abdiquer approche et qu'alors, tu jouiras d'un contrôle total sur ma personne et je mourrai tranquillement, dans les profondeurs noirs et sombres des amours martyrs.

jeudi 5 février 2009

98.

Dans le métro, avec toutes les difficultés à s'embrasser dû au chamboulement du wagon. Puis, lui, il se recule, s'accote sur la porte et ses lèvres bougent en un "I love you."

mardi 3 février 2009

97.

Il l'aime, parce qu'elle écoute des chansons de vents et de navires à la Bruni Carla, de vagabonds doux et fripons à la Éric Lapointe et de jeunes femmes qui quittent à l'aube à la Camille. Parce que ses murs sont colorés de photos de voyages, d'ailleurs imaginaires. Parce que ses yeux voient plus loin qu'aujourd'hui, que le bout du coin de la rue. Parce qu'il la sent légère comme les ailes d'un oiseau et prête à tout instant, à tout vacarme trop fort, à décamper, à partir, avec à la main, un baluchon vide d'une vie laissée dans le coin d'un appartement. Il l'aime, parce qu'il la tient sur sa main, parce qu'il la sent apprivoisé à elle, ce petit oiseau fébrile et craintif. Il l'aime parce qu'elle l'a choisi, parce qu'elle lui fait confiance, et que même si c'est peu, il sent que c'est beaucoup et peut-être même un peu trop pour elle.

96.

Résister à l'envie de lui envoyer par SMS toute l'humiliation vécue par sa faute comme résister immédiatement à l'envie de partir sur le champ, changer de nom, et vivre dans l'anonymat.

lundi 2 février 2009

95.

Il se peut que tu ne m'aimes jamais. Mais il se peut aussi que, si on continue ainsi, tu t'attaches à moi un peu, et que tu finisses par m'aimer.

Ne dis rien. Le silence est notre meilleur allié.

samedi 31 janvier 2009

94.

Dans le désordre de la nuit de jeudi, j'ai pu retrouver mon souffle et poser mes pieds au sol. Il a bien fallu te pousser, te crier après, t'insulter. Comme j'étais épuisée après cette bataille. Si tu avais avoué, par contre, tout aurait été différent. Et tu ne serais pas en train de traquer, parmi tes amis, ceux qui t'ont supposément trahi, comme je te l'ai fait croire.

Mais je dois te dire, que ce tour de force de manipulation me blesse. J'ai transformé à tes yeux les amis avec qui tu avais tant de plaisir, avec qui tu partageais tout. Et te dire: "Je suis désolée, je t'ai fait du mal volontairement." reviendrait à te remettre sur la ligne droite et à m'exposer une fois de plus au danger.

Mais je tenais quand même à te dire que je suis désolée de t'être placer dans une situation où tes mains sont limitées d'action et où ta bouche semble bâillonnée.

mercredi 28 janvier 2009

93.

Il a dit: "Tu ne peux pas avoir plus d'argent que ça. Le gouvernement ne te donnera pas de bourse, ton père et ta mère gagnent trop d'argent."

Et j'ai dit: "Mais mon père est décédé depuis mes 9 ans."

Et alors, il a regardé de nouveau mon dossier, c'est tourné vers moi et il m'a dit, sur un ton de plaisanterie: "Alors là, ta mère, elle fait vraiment un bon salaire! Ma femme et moi ne gagnons même pas ça à deux!"

Et soudain, je revois les traits de ma mère, qui me demande de l'argent pour payer les avocats. 1145$ qu'elle ne peut payer.

1145$ c'est plus que ce que je fais en un mois. Un mois d'alternance travail-étude, où je dois diminuer mes heures de sommeil, manger à la course, négliger le nécessaire: lavage, ménage, épicerie... c'est un mois de travail à faire les beaux yeux aux clients, comme une pute offre son cul à des hommes de passage.

Maman. Tu me demandes un mois de salaire alors que tu fais mon salaire en... une ou deux semaines? Maman, qu'est-ce que tu fais? Qu'est-ce que tu fais à me demander de l'argent? À venir piger dans mon porte-feuille alors que la décision qu'on a pris de prendre des avocats revenaient à toi? Maman, pourquoi ça? Maman, es-tu consciente? Putain, t'es tu consciente?!!!

92.

On se réveille un jour, avec le viseur d'un canon au beau milieu du front. Et la seule chose qu'on souhaite, ce n'est pas de ne pas mourir maintenant, mais de blesser la conscience de celui qui tient l'arme. Le blesser de telle façon qu'à tous les jours où il ouvrira les yeux, il y ait, s'il y a vraiment lieu de se repentir, un peu plus de sang qui s'écoule de la cicatrice, jusqu'à l'épuiser, le vider de toutes forces, pour que lui-même souhaite ne plus jamais ouvrir les yeux sur sa vie.

Un jour, je ferai mal à tous ces gens qui m'ont mis un viseur entre les yeux et je sourirai devant leur souffrance.

Maman. Papa. Lui. Il. Elle. Vous... Comme la liste est longue, mais le travail si petit... je ne m'épuiserai pas à tous vous saigner.

lundi 26 janvier 2009

91.

Son vocabulaire d'amour dans mon dos:
Kowdi. Ma3nadalich bik. Tetnak.

En allemand, on dit: Fick dich arschloch
En espagnol, je peux te dire aussi: Pendejo
En anglais, c'est plutôt: Asshole

Mais en français, en face de toi, ce sera plutôt un gros cracha qui devrait atterrir dans ton visage, mais qui sera pourtant ravaler contre un silence dur à casser. Et le baiser qui en suivra aura le goût amer d'une terre brûlée et consommée, tâchée par le sang des perdants.

Mais je te le jure, qu'un jour, je serai en face de toi, et que devant ta souffrance, je me tiendrai la tête haute, souriante.

90.

Il est d'une douceur telle devant ma cruauté que j'ai l'impression que ma culpabilité devrait être assez forte pour me tuer.

samedi 24 janvier 2009

89.

Deutsch nur, weil ich wirklich Sie nicht will, verstehen, was ich sagen will. Und auf jeden Fall, bin ich sicher Sie sind nicht bedenkt, kummern sich nicht um, was ich denke, was ich mache. Genau wie ihr.

Gestern Nacht war eine fremde Nacht. Als er hat gefragt mich wie unser Verhältnis ist, habe ich erkannt, dass es nicht völlig ein Spiel war, und ich könnte nicht handeln jedoch ich fühle zu ihr. Und ich habe Gefühl angefangen, das von der Lage genommen gefangen worden ist; kein Atmen, keine wirkliche freie Freiheit.

Kein wirkliches Recht zu weinen auch.
Aber mein Körper ist noch voller schlechten Geschlechts Riechen, und ich sollte hatte Schuld dafür fühlen.

jeudi 22 janvier 2009

88.

L'appeler à revenir, à l'asseoir sur la scène du crime, à le regarder dans les yeux et à l'accuser.

- Tu lui as dit quoi? Dis-moi ce que tu lui as dit. Je sais que tu lui as parlé. Dis-le-moi.

Et il dément. Trouve une excuse qui paraît valable que parce que le temps à la réflexion n'est pas présent.

Moment d'accalmie. Changement de sujet. Puis le retour.

- Tu lui as parlé. Ça ne se peut pas d'avoir des doutes juste à cause de ça.
- Tu veux savoir? Oui je lui ai parlé. J'ai même une conversation MSN si tu veux savoir. Bon, ce n'est qu'un retour mais tu pourras voir qu'il y a eu une discussion auparavant.
- Tu lui as dit quoi?

Et il radote ce que je lui avais demandé de faire il y a si longtemps: "Demandes-lui ce qu'il fait avec moi, rends-le conscient que je l'aime et que s'il joue avec moi, qu'il doit cesser, que ce n'est pas correct. Demandes-lui s'il m'aime vraiment."

- Et il a répondu quoi? Qu'est-ce qu'il a dit? Allez! Dis-le-moi! Je veux savoir!
- Il a dit qu'il s'en foutait de toi.

Silence, comme au théâtre, que pour mieux faire percer le cri à travers l'air.

- Je n'te crois pas.

Et c'est vrai, qu'il m'a dit, qu'il m'a interrompu, presque une main sur la bouche par la force de ses yeux.

- Je ne te crois pas! Si tu dis ça... et que ce n'est pas vrai.. si tu dis ça... tu verras! Ce n'est pas vrai! Si --- tu dis ça dans un but personnel...
- Quoi?

Et quelque chose dans ses yeux s'illuminent.

- Si tu fais ça, dans le seul but de détruire... Oh! Je ne te dis pas...

Mais il a déjà détruit. Et la réflexion continue, dans ce climat de paranoïa incompréhensible.

- Gossip girls. Voilà. J'ai l'impression d'être dans un Gossip girls.

Il rit, s'amuse de ce jeu. "Mais il n'y a que deux gars." Oh non! mais si tu savais le nombre de gars qui croisent ma route... Oh! si tu savais qu'un peu! Bien que ce ne soit que du tennis -pour être vulgaire- que d'un revers de main, je renvoies la balle au camps averse avant de m'enfuir, c'est toujours une fuite, car elle revient toujours cette balle, parfois d'une partie adverse différente, parfois par la même, avec plus d'acharnement...

Regardes avec quel acharnement --- a cherché à me contacter, le soir dernier, en appelant, à Sherbrooke, mon copain, comment il t'a énervé, pour avoir mon numéro, comment il a fouillé parmi les gens que je connaissais pour espérer pouvoir me parler, me rejoindre, ce soir-là.

- Tu n'es pas réellement amoureuse de lui.
- Alors qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas de l'amour?
- De l'attachement, un brin plus élevé que les attachements normaux.

Oui et alors? Alors? Il est un brin plus élevé et ça suffit.

Et peut-être que non, ça ne suffit pas. Si j'ai passé le cours à penser à lui, à essayer de comprendre ce qui n'allait pas, c'est que ce brin n'est pas suffisant pour me permettre de m'oublier.

Cette main sur mon ventre, je l'ai aimé parce qu'elle trahissait cette fausse envie de stabilité que je me suis créée. Oui c'est ça... Lui, toi ou un autre, ça ne change rien; l'impression de cette emprisonnement, de ce désordre arrivée par la constance restera toujours présente.

Alors, dis-moi ---, garder le secret, ne rien dire sur tout ceci, garder l'interdit, ça te dit, ça te tentes, ça t'intéresses?

87.

Hier, ça faisait 11 ans que tu es mort Papa.
Je souhaite encore croire pouvoir un jour te rencontrer sur la rue et garder le secret de ton existence dans mon cœur, pour moi toute seule.

mercredi 21 janvier 2009

86.

Il m'aime.
L'autre aussi.
Et moi, je suis prise entre les deux. Entre l'amour véritable et la sympathie d'une réciprocité qui n'existe pas. Et l'autre, le second, jongle entre l'amitié d'un ami cher et l'amour d'une fille avec qui il apprécie beaucoup passé du temps. Et le premier se doute de l'amour de son ami pour celle qui l'aime et se questionne sur la réaction de la concerner face à celui-ci.

Et la fille, elle, sent l'étau se refermer autour d'elle de plus en plus.

lundi 19 janvier 2009

85.

Il me l'a avouer, son amour, avec des yeux remplis de douleurs et des mains dédaigneuses de mon corps tant il était répugné de cette non-réciprocité. Mais c'était d'un respect spectaculaire alors qu'il aurait pu simplement me cracher au visage et partir dégoûté de mon amour pour son ami.

dimanche 18 janvier 2009

84.

Dostoïevski dans Le Rêve d'un homme ridicule parlait d'animaux vaincus par l'amour des hommes qui les empêchaient de manger ces derniers.

Je suis restée accrochée à cette phrase: "Vaincus par l'amour."

En pensant à mon histoire avec lui, j'ai compris la fatalité de l'amour véritable; celle qui change la nature profonde d'un être, jusqu'à lui faire oublier ses instincts primaires. Qui change la morphologie, le rythme cardiaque, la pensée. Qui se répand dans le corps, tel un virus, et dicte une façon nouvelle d'agir.

J'ai été surprise de me voir vaincue à ce point par l'amour.
Je ne l'ai pas invité chez moi.
Je n'ai même rien fait en ce sens.
Et sa présence m'aurait irritée, fait mal, peinée.

Cet homme m'a emprisonné et je reste docile à ma capture.

vendredi 16 janvier 2009

83.

Trois heures au téléphone à se parler.
Clore l'entretien téléphonique par SMS:

"Tu sais quoi? Tu es le seul avec qui je peux discuter autant au téléphone sans m'ennuyer. Et même que j'aime ça."

Et lui:
"Tu sais quoi? Tu es la seule avec qui j'ai pu autant me rapprocher. Moi aussi j'aime ça te parler."

Et il reçoit, en guise de réponse:
"J'aurais bien le corps tout scrapé s'il fallait véritablement tombé quand on est amoureuse."

Le doute et la distance, ça a ça de bien: pouvoir tomber indéfiniment amoureuse de celui qu'on aime, comme au premier jour.

82.

Comme j'ai besoin de me sentir aimer ces temps-ci...

Si tu ne viens pas en fin de semaine, je l'invite.
Je l'invite chez moi.
Et après, on verra.
Ça dépendra de lui.

Mais j't'aime quand même.

81.

Égalité sur la table. Nous nous battons pour la noire qui s'efforce à ne jamais rentrer. Je me concentre sur la balle, un peu énervée de cette longévité. Derrière moi, trois gars.

- Tu trouves pas que c'est sexy une femme qui sait jouer au billard?

Concentration...

mercredi 14 janvier 2009

80.

Tu devrais savoir, puisque tu étudies en science, que toute force qui se heurte à une force plus grande est renvoyée décuplée à son origine. C'est pour ça que j'aurais besoin de toi à mes côtés. Parce que c'est dur d'être en amour seule. Et aussi parce que l'amour des autres, qui ne m'intéresse pas, me touche quand même par son charme. Et je me sens faible devant leurs yeux choqués, leurs mains ligotés, leur bouche bâillonnée. Parce que je connais leur souffrance et suis faible devant l'amour des autres pour moi.

Je serai forte, ne t'inquiètes pas. J'essaierai, parce que ce n'est pas une excuse à tes yeux. Moi je t'aime, et je ne veux pas te décevoir. Alors je serai forte, le plus que je peux. Mais j'aurais tellement besoin de toi, à mes côtés, pour m'aider à ne pas vaciller.

Mais j'essaierai, comme je t'ai dit. Souhaites-moi juste bonne chance.

79.

Je veux t'appartenir.

mardi 13 janvier 2009

78.

Étudier en littérature, mais faire des mathématiques.
Vitesse moyenne de lecture: 130 à 170 mots minutes.
Nombre de mots dans une page: 350 à 550.
Moyenne du nombre de livre à lire par semaine: 7.

1200 pages à lire, minimum, par semaine.
C'est donc minimum 20 heures de lecture par semaine.
Plus les travaux, analyses, devoirs, notes, révision, etc.

Avec le travail, les sortis, le gym, le tournage du film, la danse, le tae know do et le magazine, j'y arriverais pas.

Impasse.

1.
Le problème, c'est peut-être le rêve.
Le rêve d'avoir une vie remplie d'exaltations, d'admirateurs, de projets ambitieux et réalisés, comme une vedette qui a la Terre entière dans sa main plutôt que d'avoir la vie d'une étudiante à Montréal, qui rêve d'alcool sans s'endetter.

77.

Un mensonge au travail.
105$ d'épicerie.
1h30 de transport en commun avec deux sacs d'épicerie lourds.
Deux heures à cuisiner.
Et un coup de téléphone pour dire que l'avion a un retard de trois heures.
La famille... ça n'a pas de prix, mais tout de même...

76.

Il rappelle enfin, après cette soirée affreuse où l'alcool a soulé plus que son corps. Mais mon cellulaire était mort.