jeudi 26 février 2009

105.

Te réponds "Je t'aime, moi aussi" après me l'avoir dit, je trouve ça ridiculeusement cliché et j'ai bien de la misère à m'y soumettre, mais si t'y tiens...

samedi 21 février 2009

104.

Je connais vos regards, Monsieur, et apprécie vos paroles légères devant votre jeune fils. Vos subtiles tentatives d'approche et le malaise de la présence de votre femme dans les traits de votre enfant me font sourire. Vous vous dites professeur en histoire au Cégep et je sens-là tout le cliché et le fantasme d'une relation si stéréotypée.

Que puis-je vous dire, Monsieur, de vos approches malhabiles, si ce n'est que je suis ouverte à vous et ne vous repousserai pas. Si vous aimez laisser courir vos doigts sur l'éblouissement d'une peau devant la connaissance, j'aime, moi, sentir conquérir le savoir en vous chevauchant. Vil jeu de mots, et alors? Avez-vous vu Paris de Cédric Klapisch? N'est-ce pas joli? N'est-ce pas beau et empreint de poésie?

Je ne vous demande pas de Baudelaire ou de Nelligan -mon préféré- sur des SMS d'origines inconnues. J'ai l'habitude, Monsieur, d'hommes et toutes leurs méthodes de séduction se ressemblent, m'ennuient et même m'agacent. Monsieur, je connais un peu les hommes, puis-je dire, et je comprends vos peurs. Laissez-moi les taire d'un baiser sur vos lèvres et ajouter à votre vie une histoire qui ne se raconte pas...

103.

Quelle panoplie de mensonges, de vérités déformées, abstraites et laides!
Revenons à l'écriture et contentons-nous que de cela.

jeudi 19 février 2009

102.

J'irais un jour rejoindre l'ailleurs,
Une nuit où tu ne pourras te réveiller,
Suite des efforts fournis à me faire l'amour,
Ton corps encore trempé de sueur.
Tes rêves seront doux et dans mon ciel, l'aurore,
Guidera mes pas que tu as si bien su garder auprès de toi.
Mais les moments sont d'immuables objets éphémères,
Qui crèvent l'audace de partir sans prévenir,
Et triste d'avoir le courage de suivre,
J’irai de l’avant sans un regard sur l’ivresse d’hier.
Et devant tes paroles vaines qui me questionneront,
Je te répondrai que le droit de partir,
N’appartient qu’à ceux qui restent,
Et confronter à la froideur de ma réponse,
Tu devras te questionner pour comprendre,
Que depuis toujours, tu ne m’as jamais tenu,
Que par la force de ta sincérité que j’ai vue,
À travers tes yeux, et déjà, tu devrais savoir,
Que c’était un peu trop pour moi,
Et pourtant, j’ai résisté à l’envie de partir plus tôt,
Capturé par les élans de ton affection,
Prisonnière d’une raison qui m’est étrangère,
Fouettée par le vent qui se heurte à mon immobilité,
Lui-même habitué à ma flexibilité.
Comprends-tu qu’en restant à tes côtés,
C’est faire du vent, mon amant,
Et me faire souffrir d’infidélité,
À l’égard de ma nature forte et décidée.

Je veux partir...

lundi 16 février 2009

101.

Il m'a poussé.
Je suis tombée gracieusement.
On s'en sort quitte tous les deux.

samedi 14 février 2009

100.

Vas-tu le dire?
Je ne me jetterai pas à l'eau.

mercredi 11 février 2009

99.

Tes lèvres possèdent un poison que je tente vainement de ne point posséder. Lorsqu'elles tombent entre les commissures des miennes, mes défenses s'inclinent infailliblement devant l'attaque. Et l'offensive est si forte que les larmes du regret ne se font point voir aux abîmes de mes yeux. Et lorsque je t'accuse de rudesse, c'est ta douceur qui me percute une fois de plus et me projette au pied du mur. Et les tremblements de peur qui secouent mon corps en pensant à toi se taisent sous tes mains, comme si elles avaient le pouvoir d'aspirer mes craintes et mes doutes. Puis l'injustice de la méchanceté, que je ressens en voulant te repousser, m'assaille, me déchire, me tue, devant tes yeux attentifs qui tentent de capturer l'image de mon corps nu sous toi. Je me sens sorcière, laide, vilaine et l'envie de vomir me prend tant je me sens sauvage et captive de toi. Et c'est pire devant ton silence, devant la patience que tu fais preuve en m'apprivoisant. Je sais aussi que le moment d'abdiquer approche et qu'alors, tu jouiras d'un contrôle total sur ma personne et je mourrai tranquillement, dans les profondeurs noirs et sombres des amours martyrs.

jeudi 5 février 2009

98.

Dans le métro, avec toutes les difficultés à s'embrasser dû au chamboulement du wagon. Puis, lui, il se recule, s'accote sur la porte et ses lèvres bougent en un "I love you."

mardi 3 février 2009

97.

Il l'aime, parce qu'elle écoute des chansons de vents et de navires à la Bruni Carla, de vagabonds doux et fripons à la Éric Lapointe et de jeunes femmes qui quittent à l'aube à la Camille. Parce que ses murs sont colorés de photos de voyages, d'ailleurs imaginaires. Parce que ses yeux voient plus loin qu'aujourd'hui, que le bout du coin de la rue. Parce qu'il la sent légère comme les ailes d'un oiseau et prête à tout instant, à tout vacarme trop fort, à décamper, à partir, avec à la main, un baluchon vide d'une vie laissée dans le coin d'un appartement. Il l'aime, parce qu'il la tient sur sa main, parce qu'il la sent apprivoisé à elle, ce petit oiseau fébrile et craintif. Il l'aime parce qu'elle l'a choisi, parce qu'elle lui fait confiance, et que même si c'est peu, il sent que c'est beaucoup et peut-être même un peu trop pour elle.

96.

Résister à l'envie de lui envoyer par SMS toute l'humiliation vécue par sa faute comme résister immédiatement à l'envie de partir sur le champ, changer de nom, et vivre dans l'anonymat.

lundi 2 février 2009

95.

Il se peut que tu ne m'aimes jamais. Mais il se peut aussi que, si on continue ainsi, tu t'attaches à moi un peu, et que tu finisses par m'aimer.

Ne dis rien. Le silence est notre meilleur allié.