mercredi 11 février 2009

99.

Tes lèvres possèdent un poison que je tente vainement de ne point posséder. Lorsqu'elles tombent entre les commissures des miennes, mes défenses s'inclinent infailliblement devant l'attaque. Et l'offensive est si forte que les larmes du regret ne se font point voir aux abîmes de mes yeux. Et lorsque je t'accuse de rudesse, c'est ta douceur qui me percute une fois de plus et me projette au pied du mur. Et les tremblements de peur qui secouent mon corps en pensant à toi se taisent sous tes mains, comme si elles avaient le pouvoir d'aspirer mes craintes et mes doutes. Puis l'injustice de la méchanceté, que je ressens en voulant te repousser, m'assaille, me déchire, me tue, devant tes yeux attentifs qui tentent de capturer l'image de mon corps nu sous toi. Je me sens sorcière, laide, vilaine et l'envie de vomir me prend tant je me sens sauvage et captive de toi. Et c'est pire devant ton silence, devant la patience que tu fais preuve en m'apprivoisant. Je sais aussi que le moment d'abdiquer approche et qu'alors, tu jouiras d'un contrôle total sur ma personne et je mourrai tranquillement, dans les profondeurs noirs et sombres des amours martyrs.

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