samedi 4 octobre 2008

29.

Se sentir à bout de souffle, avoir les yeux bouffis, les cheveux en bataille. Se rappeler des nuits précédentes et ne pas arriver à y voir un sens. Pas de plaisir. Qu'est-ce que je fais ici?
Ne pas arriver à effacer un monde lourd de 18 ans. Croire à la superficialité du moment et briser la magie du voyage. Se sentir triste, dépassée par des deuils d'amitiés qui seront achevées trop tôt. Boire, boire, boire, pour espérer oublier cette douloureuse conscience de la réalité. Boire, boire, boire et se rendre malade. Puis pleurer toute l'alcool ingurgitée vulgairement, sans classe, et se vomir dessus de dégoût. Boire, boire, boire d'alcoolisme, même plus par plaisir, mais par nécessité et rêver de cette ligne de coke, parce que l'alcool, ce n'est plus assez fort, assez intense. Mais boire, boire, boire toujours et encore, parce que cette ligne de coke sécuritaire se trouve à 6500 kilomètres. Boire, boire, boire, parce qu'il n'y a que ça à faire ici. Boire, boire, boire parce que le prix du retour à la normale sera trop drastique, du conte de fée à l'histoire d'horreur. Boire, boire, boire, de l'alcool dans un biberon d'enfant. Se coucher dans un berceau et s'endormir sur une berceuse techno. Voir son monde de déchéance et de débauche jonglé avec celui de l'innocence de l'enfance. En avoir marre, et espérer bientôt voir le fond de la bière.

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