lundi 17 mars 2008

4.

La fatigue qui tire les traits. Le corps lourd. La tête qui tourne. Les yeux qui piquent. Le froid qui s'installe. L'âme qui s'écœure d'avoir à se retrouver seule, une nuit de plus et l'esprit qui fatigue d'être seul à veiller sur lui-même.

Dormir que d'un œil parce que la peur reste présente malgré le double tour à la serrure, la double vérification, malgré les objets qui traînent dans la noirceur, malgré les trois portes à traverser avant d'entrer dans l'appartement, malgré le calme du quartier. Être sur ses gardes toute la nuit car c'est dans le noir que les méchants sortent et que la perversion se trouve.

La raison qui n'arrive pas à se raisonner d'aller dormir. Le désir de veiller qui vacille après un verre d'alcool. La résolution de ne pas aller dormir tôt qui abdique finalement dans l'ennui, dans l'épuisement maximum du corps.

Se résoudre à aller dormir, comme un enfant, mais sans se faire raccompagner. Mais sans conte ni chanson. Mais sans se faire border. Sans un "Bonne nuit" ou un bisou. Peut-être même sans prière. Qu'une caresse sous les couvertures, un soir où la solitude pèse trop. Et se rendre compte ensuite avec malheur que la chaleur d'un homme manque vraiment dans le lit, grand et vaste et froid.

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