dimanche 26 octobre 2008

34.

Les corps en mouvance, sous des draps souples d'hôtel pour couple d'un soir, dans le noir, ou dans la lumière des phares d'une voiture qui passe, ton visage qui me regarde, dans le noir, j'observe ton regard, tente d'y voir mieux, croise des yeux qui ne veulent rien dire, bloque sur un silence, un mutisme qui me réduit à une solitude plus grande encore que ce que j'aurais cru et pendant que tu m'embrasses, ma gorge se serre, mes yeux se ferment, mon cœur s'étouffe mais mon corps continu à se donner, à bouger sous tes coups de reins.

J'aimerais te dire comment je me sens seule dans tes bras, comment l'amour m'écoeure parce que je n'y ai pas accès, ni avec Toi, ni avec Lui, ni avec Il, ni avec Eux, et ni même avec moi. L'amour m'écoeure parce que je n'y ai pas accès, parce que prise sous le charme de l'amour, je me sens ensorcellée, droguée, prisonnière. Parce que sans l'amour, je me sens rejetée, ignorée, seule. Parce que l'amour, qu'il soit à ma porte ou non, m'agace. Parce qu'il ressemble trop à cette fumée d'hash, qui pique à la gorge, qu'on souhaite recrachée immédiatement après l'avoir innalée mais lorsque la brûlure s'estompe, l'envie d'y regoûter nous revient. Parce que l'amour ressemble trop à cette fumée d'hash, à cette misérable agace, à cette prison d'or, cette dépendance narcotique, au lithium de la société.

Aucun commentaire: